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NOIR COTON

Écrit, réalisé et produit par Julien DESPRÉS et Jérôme POLIDOR

54 mn, 2009

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Noir coton est un voyage dans la région cotonnière du Burkina Faso. Au gré des rencontres avec paysans, agronomes, syndicalistes, représentants du monde agricole, le film expose les enjeux d’une agriculture axée sur l’exportation et l’articulation avec la souveraineté alimentaire du pays. Privatisation, OGM, culture bio, agroécologie, relocalisation de la production industrielle, indépendance alimentaire… L’analyse de la filière coton permet de cerner les principaux enjeux sociaux et économiques d’un pays comme le Burkina Faso.

RÉSUMÉ DU FILM

D’anciens agronomes de la compagnie cotonnière française nous exposent l’évolution de la filière alors que les représentants de la filière abordent les problématiques actuelles. Les politiques des institutions internationales (FMI, Banque Mondiale) ont incité à la privatisation et au démantèlement des filières agricoles déjà fragiles. Seule la filière coton, qui permet de faire entrer des devises dans le pays, a été soutenue et organisée.
Aujourd’hui en crise, et alors que la question de la souveraineté alimentaire est plus que jamais d’actualité, les choix pour l’avenir de l’agriculture sont au cœur du débat, spécialement au Burkina Faso, qui a bâti son économie autour de l’exportation de la fibre de coton. Certains paysans se résignent à voir leurs revenus diminuer ou abandonnent le coton, d’autres tentent de nouvelles expériences pour essayer de diversifier leur activité et s’en sortir.
Alors que, de surcroit, la culture intensive appauvrit les terres jusqu’à les rendre stériles, les partisans des OGM et ceux du bio ou d’autres techniques, se livrent une bataille scientifique, mais aussi idéologique.

CE QU’EN DISENT LES RÉALISATEURS

Le coton africain, un service public français !
En 2010, on célèbre le cinquantenaire des indépendances des anciennes colonies françaises d’Afrique. Pourtant, qu’on le déplore ou s’en réjouisse, la France a encore une grande influence dans ces pays. Jusqu’en 2008, un des principaux opérateurs de la filière coton en Afrique, Dagris, était encore une entreprise détenue majoritairement par l’État français. Situation anachronique alors même que la France a privatisé depuis bien longtemps bon nombre de ses propres services publics... Point de départ de notre enquête, la privatisation de Dagris en 2008 nous a mené sur des chemins bien plus complexes que nous l’imaginions.

Le coton comme porte d’entrée dans l’agriculture africaine
Si la filière coton sert de fil rouge, ce sont les conditions de vie, et l’avenir des paysans du Sahel qui constituent la trame du film. Seule filière organisée au Burkina, le coton est une porte d’entrée idéale pour accéder au monde paysan. Nous avons choisi de poser les problèmes et les paradoxes qui nous sont apparus au fil des rencontres, sans en éluder la complexité :
- Le coton joue-t-il un rôle positif ou négatif pour les paysans africains ?
- Faut-il arrêter de le cultiver, faut-il adopter les OGM, ou privilégier la culture bio ?
- Quelles sont les conséquences de l’introduction des OGM et qui en bénéficiera ?
- Comment nourrir toute la population ?
Ces questions sont directement liées à la survie des paysans et à l’ensemble de l’économie du pays. Le manichéisme n’est pas possible ; on ne peut ni souscrire ni rejeter aussi facilement les différentes options. Les raisonnements qui peuvent sembler justes à un certain niveau d’analyse peuvent se révéler faux si l’on change d’échelle…

Sans misérabilisme, la parole donnée aux Africains
La décolonisation a parfois été plus destructrice que la période coloniale. En imposant une notion de développement conçue et théorisée dans les pays riches, on peut briser le fragile équilibre d’une société. Notre ambition est donc de donner la parole à ceux qui vivent les problèmes sur place, et non à ceux qui conçoivent des solutions universelles dans des bureaux d’organismes internationaux. Les paysans, les agronomes, les représentants des filières agricoles du Burkina sont les mieux placés, et les plus légitimes pour parler de leur avenir.

Un outil au service du débat
Ce film est conçu pour nourrir le débat urgent et primordial sur la souveraineté alimentaire. Au Burkina, en Afrique de l’Ouest, mais aussi en France et partout dans le monde. Grâce au soutien de l’association Les Engraineurs, de la DDJS de Paris et du programme Via le monde du Conseil Général de la Seine-Saint-Denis, une tournée pour projeter le film sur les lieux de tournage au Burkina Faso va être organisée début 2010. Les intervenants du film, et bien d’autres acteurs pourront participer aux échanges qui ne manqueront pas d’être passionnés, tant les opinions et les intérêts divergent.

Une autoproduction pour une plus grande liberté
Nous avons choisi de produire le film seuls, avec l’appui de structures associatives, pour conserver une totale liberté tant au niveau du contenu que de la forme, et pour rester indépendant quand à la diffusion du film. Il est en effet difficile de proposer aux chaines de télévision un film d’analyse, cela ne cadre pas avec les codes attendus dans l’écriture de scénario de documentaire... On attend plutôt des portraits, des personnages charismatiques qui prennent le spectateur par la main tout au long du film....
Nous avons donc investi les recettes engendrées par les activités de l’association Impakt, et celles engendrées par les ventes du DVD du documentaire La double face de la monnaie pour financer les voyages et les autres coûts du film.

FICHE TECHNIQUE

Écriture, réalisation et production : Julien Després et Jérôme Polidor
Idée originale : Julien Després
Voix : Jérôme Polidor
Image : Jérôme Polidor
Montage : Jérôme Polidor
Son : Julien Després
Montage son, mixage : Benoit Oudart
Version anglaise : Kemo Simone
Production : Anatone, La Mare aux canards
Soutien à la diffusion : Association Les Engraineurs, Projet Jeune DDJS Paris, Via le monde – Conseil Général de Seine-Saint-Denis

Version sous-titrée anglais disponible sur le DVD.

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