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WATER MAKES MONEY

Réalisation : Leslie FRANKE et Herdolor LORENZ
Production : Kern Film, en coopération avec Jean-Luc TOULY, Christiane HANSEN, Markus HENN et Aquattac (Groupe Eau de l’association Attac)

82 mn, 2010

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La 17e chambre a condamné Sonia Chikh, présidente de l’association "La mare aux canards" à 500 euros d’amende avec sursis et Jean-Luc Touly, salarié de l’entreprise et élu EELV au conseil régional d’Ile-de-France, qui s’exprime dans le film, à 1.000 euros d’amende avec sursis.

Dans un passage du documentaire, il accusait son employeur de lui avoir proposé "un million d’euros" pour éviter la publication d’un livre dans lequel il mettait en cause Veolia en 2003.

Le tribunal a interdit à l’association diffusant le documentaire de continuer à l’exploiter sans avoir préalablement supprimé le passage jugé diffamatoire, dans un délai de 15 jours à partir de la date à laquelle le jugement sera définitif.

M. Touly et la responsable associative ont été condamnés solidairement à verser un euro de dommages et intérêts à chacune des entités de Veolia à l’origine du procès sans qu’il soit nécessaire de faire droit aux demandes de Veolia de publication judiciaire, le procès ayant été largement médiatisé.

À la suite de ce procès, un nouveau DVD a été édité, sans le passage jugé diffamatoire. Ce qui valide a posteriori tout le reste du film !

Le titre français de ce film aurait pu être : "De l’eau à l’or", car il s’agit bien de la transmutation d’un élément vital. Mais l’étalon-or ayant désormais, dans tous les pays, fait place au papier monnaie, l’alchimie pratiquée par les multinationales de l’eau, telles Véolia et Suez, est plus simple : elle transforme l’eau en argent ! Et c’est cette alchimie qui leur permet de financer leur expansion sans limites.

UN FILM CITOYEN

Pour réaliser un film sur les pratiques des multinationales de l’eau, il a d’abord fallu trouver de l’argent. Water makes Money a été financé avec l’aide de municipalités concernées par ce problème, mais également grâce à un appel à souscription auprès de citoyens soucieux de la maîtrise publique de l’eau.
La version TV a été coproduite avec Arte/ZDF.

À PROPOS DU FILM

Tout comme l’air que nous respirons, l’eau est un élément indispensable à la vie. Ainsi, le 27 juillet 2010, l’accès à l’eau potable a été intégré à la Déclaration des Droits de l’Homme par l’Assemblée Générale des Nations Unies. Malgré tout, l’eau reste soumise aux intérêts économiques des entreprises multinationales, plus soucieuses de rendre des comptes aux actionnaires que de servir l’intérêt général. Leur mainmise sur l’or bleu touche aussi bien les pays en voie de développement que les riches pays industrialisés
Le documentaire Water Makes Money explique comment les entreprises multinationales s’accaparent la distribution de cet élément vital et réalisent ainsi une alchimie étonnante : transformer l’eau en argent !
Dès qu’une commune cherche à modifier sa gestion de l’eau, les deux plus importants groupes mondiaux de l’eau pointent leur museau. Ensemble, ils constituent un oligopole qui pèse sur toute la surface du globe. En France, ils approvisionnent près de 80% de la population. Conséquences : une hausse vertigineuse des prix à la consommation, une baisse de la qualité de l’eau, un manque de transparence souvent lié à un climat de corruption. Ce phénomène est illustré par plusieurs exemples de communes, allemandes et françaises, dominées par ces entreprises.
Certes, on ne parle plus de privatisation à proprement parler, mais de Partenariat Public-Privé. Pourtant, dans les contrats passés, seul le capital est important. L’ingénierie financière supplante la maîtrise technique, couramment mise en avant par les partenaires. Le résultat est le même : les profits sont privatisés et les pertes collectivisées.
Contre ces "machines à faire du fric", des résistances s’organisent pour un retour en régie publique, à l’instar de Paris, soulignant ainsi l’importance des décisions politiques. L’enjeu est de taille : après l’eau, c’est l’ensemble des services publics et les médias qui sont l’objet des convoitises de ces multinationales.
C’est donc bien à une prise de conscience qu’appelle le film : le contrôle citoyen de l’eau est nécessaire et possible…

DESCRIPTIF DU FILM

Les groupes français Veolia et Suez sont les leaders incontestés du marché mondial de l’eau privatisée. Ils sont présents sur tous les continents. Pas une semaine ne s’écoule sans qu’ils fassent de nouvelles acquisitions. Mais ces derniers temps, en France, le vent tourne. Début 2010, les deux groupes ont dû rendre la distribution de l’eau aux municipalités de Paris et Rouen. Et bientôt suivront certainement Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Brest et toutes les collectivités aspirant à ce que l’eau redevienne un bien public. Mais pourquoi ce revirement de situation en France où ces entreprises sont actives depuis tant de décennies et où elles fournissent toujours près de 80% de la population ?
Water Makes Money montre comment s’est réalisée cette mainmise sur la distribution de l’eau et pourquoi les collectivités ont si longtemps fait confiance aux multinationales. Cette confiance s’est souvent révélée découler de l’aveuglement d’élus corrompus. Aujourd’hui, la vérité sur la mauvaise gestion de l’eau remonte à la surface.
Dans de nombreuses villes, les grands groupes privés génèrent des profits qui atteignent des centaines de millions d’euros. Profits qui se reflètent bien évidemment dans l’augmentation du prix de l’eau. Chez les distributeurs privés, les prix sont 20 à 60 % supérieurs à ceux du service public. Même aberration pour le problème du gaspillage : 17 à 44% de l’eau se perd dans les fuites du réseau privé alors que ce ne sont que 3 à 12% au sein du service public.
Pire : les chiffres officiels montrent que 97% des eaux de surface contiennent des pesticides cancérigènes. C’est sur les côtes de Bretagne que ce phénomène est le plus choquant. Des plages entières ne sont plus accessibles car s’y accumulent des tonnes d’algues toxiques nourries de nitrates et enrichies en médicaments. Pour Veolia et Suez, c’est une manne financière de plus : leurs techniques toujours plus complexes et onéreuses seraient capables de transformer toute eau souillée en eau potable. Pour plusieurs experts, il s’agit d’un cercle vicieux. Même si les coûts de production d’eau potable croissaient à l’infini, la totalité des polluants ne pourrait jamais être entièrement filtrée. D’autres solutions, plus simples et moins chères, existent. Ainsi, la création de zones de protection d’eau où seule l’agriculture biologique est autorisée. La régie publique d’eau à Munich, avec le plus grand territoire d’agriculture biologique en Europe, est un exemple de réussite.
La plupart des villes continuent pourtant à faire confiance aux groupes privés pour la gestion de l’eau, mais aussi pour les transports urbains, la propreté, les cantines scolaires. Elles se tournent vers ces multinationales notamment pour leur savoir-faire inégalé dans « l’ingénierie financière ». À une époque où les caisses publiques peinent à se remplir, les compétences dans le domaine financier pour une gestion à moindre coût apparaissent comme aussi importantes que la maîtrise technique des ressources en eau. Toutefois, de nombreuses municipalités se révèlent incapables de comprendre les contrats proposés par l’un ou l’autre de ces groupes surpuissants.
En outre, les fournisseurs d’eau privés sont en mesure de noyauter les services publics et certains médias, tout comme ils le font dans les activités scientifiques. Ainsi, à Montpellier, Suez détient une chaire académique au département « Gestion des ressources en eau et forêt », et une autre chaire sera bientôt créée par Veolia à l’Université de Montpellier 2. Il n’est même plus question de sauver les apparences d’une pseudo indépendance de la recherche. Des scientifiques de cette même université ont donné récemment le feu vert à Veolia pour capter des quantités supplémentaires d’eau de source dans la région de l’Hérault, zone écologiquement très fragile. Tous les autres experts avaient mis en garde contre les effets écologiques d’une baisse de niveau de la nappe phréatique. Qu’importe, Veolia a lancé son essai de pompage.
Contrer les entreprises multinationales nécessite une prise de conscience. Face aux plans d’expansion, cette conscience grandit progressivement en France, en Europe et partout dans le monde. En éclairant les pratiques obscures des grands groupes privés et en montrant l’importance des décisions publiques, le documentaire Water Makes Money entend alimenter le nécessaire débat sur la gestion de l’eau, ressource vitale universelle et objet des prochains troubles mondiaux.

POUR PROLONGER LE FILM

Le Blog de Marc Laimé, journaliste spécialiste de l’eau.
Association pour le contrat mondial de l’eau

PROJECTIONS COMMERCIALES

Le film est distribué par La Mare aux canards

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