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ELDORADO DE PLASTIQUE

Réalisation : Arlette GIRARDOT et Philippe BAQUÉ Production : ADL

52mn, 2001.

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En Andalousie, dans la région d’El Ejido, un ancien désert a été recouvert en quelques dizaines d’années par l’une des plus importantes concentrations de cultures sous serres de la planète. Les légumes produits sont exportés massivement dans toute l’Europe.
À travers le portrait de quatre habitants de cette mer de plastique, le film aborde le revers de ce miracle économique : l’exploitation à outrance d’une main d’œuvre immigrée sans droits et subissant un racisme latent.

DESCRIPTIF DU FILM

Nous sommes au sud de l’Andalousie, sur la côte sud-est de l’Espagne. Le climat est aride. À peu de chose près, le paysage est le même que celui que l’on retrouve sur la côte nord du Maroc. Ici seuls les aloès et les figuiers de barbarie peuvent pousser à profusion. Et son paysage, marqué par une succession de collines et de plaines desséchées, a souvent été utilisé pour les tournages de “western-spaghetti”. La proximité des exploitations avec la plage, en fait la première aubaine de travail pour ceux qui ont réussi à traverser la mer. Sans les travailleurs clandestins, il n’y aurait pas eu de miracle agricole à El Ejido.

Le film suit tout particulièrement :
- Rafael, ancien technicien de la métallurgie devenu petit agriculteur, est prisonnier de ses contradictions. Il doit choisir entre ses idées progressistes et la défense de son niveau de vie qui passe par l’exploitation d’Hamid, son ouvrier marocain.
- Hamid porte un regard acerbe sur son patron. Dès qu’il obtiendra ses papiers, il le quittera et partira dans une autre région, comme l’ont fait tous ces prédécesseurs.
- Rachid, lui, veut rester à El Ejido. Mais malgré tous ces efforts, il ne peut pas échapper au racisme et à la ségrégation. Finalement, il quittera lui aussi la mer de plastique.
- Gabriel, magnat du marché, ancien paysan pauvre de la région, justifie le racisme envers les immigrés marocains et prône leur remplacement par une main d’œuvre plus docile venue des pays de l’Est.

Le développement spectaculaire des cultures sous serre, en Andalousie, repose sur la surexploitation d’une communauté immigrée, essentiellement marocaine, à laquelle est contestée la simple revendication de ses droits sociaux. Reléguée à l’extérieur des villes, méprisée en raison même des conditions d’existence indignes qu’on lui fait subir, cette population est également crainte du fait des comportements marginaux provoqués, chez une minorité de ses membres, par sa situation marginalisée.

Dans ce documentaire, il est moins question de ces exactions que du développement de l’économie des serres et de ses conséquences sociales et écologiques.

LES RÉALISATEURS

Arlette Girardot et Philipe Baqué ne sont pas des profanes en matière de documentaire sur l’immigration. Après avoir tourné un film sur l’expérience migratrice au Mali (Carnets d’expulsion), puis avoir suivi des « candidats » à l’émigration trépignant dans l’enclave espagnole de Melilla, résidu de la colonisation espagnole perché au nord-est du Maroc (L’Europe au pied du mur), on les retrouve cette fois dans le sud de l’Espagne, où ils nous font découvrir l’univers de cette “Mer de plastique”.

POUR PROLONGER LE FILM

Des informations sur le site du Forum Civique Européen

et sur celui du Syndicat des ouvriers agricoles andalous

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